Un pavé dans la Seine
Pendant que le monde comptait les médailles, nous on comptait les paillettes tombées sur le parquet de la barge. C’était l’été dernier, à Paris.
La Pride House a choisi le Rosa Bonheur sur Seine comme port d’attache pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Pas un hasard.
Un geste fort, une déclaration d’amour en néon, rendue possible grâce à l’association Fier‑Play, cette fabrique de courage et d’inclusion. Ce n’était pas un événement. C’était un souffle. Un cri joyeux qui disait : le sport aussi peut être queer, fiévreux, tendre, collectif. Et ce cri, on ne l’a pas laissé se dissiper.
Au Rosa Bonheur, on le garde vivant. On le chante, on le danse, on l’offre. Tous les dimanches, on remet ça.
Il y a le Get In Dance, notre messe queer du dimanche soir avec un dimanche par mois réservé aux filles. Ici, on se déhanche, on se croise, on se reconnaît, on se libère, toutes générations confondues, toutes histoires confondues. Les corps parlent fort, la sono aussi. C’est une révolution à paillettes, chaque semaine.
Et puis il y a nos chorales. Inclusives, intergénérationnelles, queer jusqu’à la dernière note. Elles chantent l’amour, le manque, la lutte, le désir d’un monde un peu plus doux. On y vient timide, on y repart plus libre.
Et il y a notre fanfoire. Pas une fanfare sage. Une fanfoire foutraque, remplie d’amateurs géniaux, de cuivre militant et de beats qui cognent contre les murs du vieux monde.
Ce n’est pas un souvenir, c’est un point de départ. Cet hiver, la Pride House mettra le cap sur Milan, pour les JO d’hiver 2026. Et dans trois ans, elle traversera l’Atlantique pour Los Angeles 2028.
Mais ici, sur la barge, elle est toujours là. Dans chaque éclat de rire, dans chaque refrain collectif, dans chaque pas de danse. On chérit cet héritage comme on chérit une chanson qu’on ne veut pas finir.
Parce qu’au Rosa Bonheur, notre philosophie est simple : Fêter, c’est lutter. Chanter, c’est s’affirmer. Danser, c’est résister. Aimer, c’est politique.
Alors venez comme vous êtes, ou comme vous rêvez d’être. La barge tangue encore. Et c’est très bien comme ça.